2020: Pire année pour le cinéma?
Salut à tous, on se retrouve aujourd’hui pour revenir sur une année bien sombre pour le cinéma, entre confinement, choix des producteurs et distributeurs, Disney+, etc… Bref, une année bien compliqué, qui risque de fortement modifié le visage du cinéma tels que nous le connaissons aujourd’hui.
2020, l’année des confinements
Je pense que ça n’auras échappé à personne, cette année a été légèrement chamboulé par un petit virus. Cet pandémie mondiale à légèrement chamboulée le paysage de l’audiovisuel français, notamment à la télévision avec un rapatriement des campagnes publicitaires (pas besoin de faire de pub pour des voyages en période de confinement), des régies désertés; Pour allez plus loin :
Le cinéma aussi en a énormément souffert. Les confinements, combiné avec la peur du virus, ont fortement affecté les entrées en France. Les chiffres sur l’année entière ne seront disponibles que courant 2021, mais on peut déjà voir que les chiffres sont catastrophiques.
Les chiffres: (Source: Etudes CNC: https://www.cnc.fr/professionnels/actualites)
Mois | Fréquentations 2020 (En Millions) | Baisse par rapport à 2019 (En pourcentage) |
Janvier | 14,42 | 21,3 |
Février | 17,68 | 19,5 |
Mars (Fermeture le 15 Mars) | 5,95 | 68,3 |
Juillet (+Juin, réouverture le 22 Juin) | 5,9 | 73,8 |
Août | 6,8 | 58,1 |
Septembre | 5,5 | 50,9 |
Octobre (Couvre feu à 21 heures dès le 17 Octobre) | 8,5 | 57,2 |
Au total, c’est 64,75 Millions d’entrées, tandis qu’en 2019, sur la même période, c’est 170,51 Millions d’entrées, soit une baisse de 61,9%. Une baisse pharaonique, qui risque d’impacter profondément le parc des salles de cinémas en France. Le seul possible point positif serait peut-être la part d’entrée pour un film français, en grande augmentation par rapport à l’année dernière.
Les chiffres du cinéma français
En 2020, de Janvier à Octobre, la part d’entrée pour un film français est de 44,9% (34,5% en 2019 sur la même période), et la part de film américain est de 40,9% (contre 53,0% en 2019 sur la même période). Les nombreux blockbuster américain qui ont été petit à petit repoussés, auront au moins eu le mérite de laisser la place aux différents film français, qui ont été d’assez bonne qualité cette année (Par exemple Felicità, de Bruno Merle).
Les modes de consommations du cinéma vont-t-ils être bouleversés durablement?
Ces confinements, bien que désastreux pour les salles de cinémas, ont été une aubaine pour les services SVOD. En effet, en 2020, de Janvier à Octobre, c’est une augmentation du marché de 37,4% pour les services de VOD et de SVOD, qui culmine alors à 1 218,9 Millions d’Euros (contre 819,4 Millions en 2019). La progression seule des services de SVOD (Netflix, Amazon Prime Vidéo, Disney+, etc…) représente une progression, sur la même période, de 46,6%. De plus, la part totale de la SVOD dans ce marché représente 82,3%, alors que celle ci représentait seulement 79% en Mars 2020.
En plus d’une fréquentation accrue, on a vu plusieurs boite de production/distribution choisir de sortir leurs films directement sur les plateformes de SVOD. C’est ainsi que l’on retrouvera les films français Forte et Brutus vs César sortir sur Prime Vidéo, le remake live-action de Mulan sur Disney+, ainsi que le dernier de l’écurie Pixar, Soul. Plusieurs films, donc, censé profité d’une sortie dans nos salles obscure, qui finalement arriveront directement en SVOD. Un modèle qui, malgré la fin prochaine des confinements, et la réouverture normales de nos salles obscures dans un futur plus ou moins proche, risque de perdurer.
Brutus vs César Remake live-action Mulan Forte
En effet, la Warner a récemment annoncé que tout ses films de 2021, aux Etats-Unis, sortiront simultanément dans les cinémas et sur la plateformes HBO Max. Et ce n’est pas anodin, car ce ne sont pas des petits films indépendants, mais une grosse compagnie comme la Warner, avec des films tels que Matrix 4, Dune, la suite de Suicide Squad, Godzilla vs. Kong, etc… .
« Nous vivons dans une période sans précédent, qui nécessite de faire preuve de créativité pour trouver des solutions«
PDG de Warner Bros, Ann Sarnoff
Situation en France
Ce choix pourrait pousser d’autre distributeur à faire de même. Même si cela pourrait fragiliser les salles de cinémas américaine, le pire scénario serait que les grandes boites, tels que la Warner, décident de faire pareil chez nous, en France. En effet, en France, ce dispositif est rendu impossible par la chronologie des médias. Pour faire simple, celle-ci permets de garantir une diffusion privilégié en DVD, puis sur les chaines de télévisions avant d’arriver, trois ans après la sortie en salle, sur les plateformes de SVOD. Si Disney choisissait de faire pareil, ou la Warner quand HBO Max sera disponible en France, cela fragiliserait énormément les salles de cinémas.
En effet, les films américains représentent, sur la période d’exploitation de 2009 à 2019, 50,3% des entrées, contre 38,8% de films français, et 10,9% d’autres nationalités. Avec le choix de les sortir directement sur leur plateforme, sans passer par les salles, cela pourrait représenter un énorme manque à gagner pour les exploitants de salles de cinémas.
Alors, assistons nous à un tournant dans les modes de consommations du cinéma, ou juste un épiphénomène d’une pandémie sans précédent? Seul l’avenir nous le diras, même si celui-ci parait bien sombre pour nos salles obscures