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Don’t look up: un parallèle frappant

Don’t look up est un film sorti en décembre sur Netflix. On en a assez peu entendu parler, et pourtant il mérite un certain détour.

Dans ce film, une étudiante en astronomie et son professeur découvrent l’existence d’une comète énorme, qui se dirige droit vers la Terre. La percussion des deux astres à venir serait si brutale qu’elle causerait la fin de l’humanité par un choc fatal. Les scientifiques disposent alors de 6 mois et 24 jours à compter de leur découverte pour alerter le monde du danger qui arrive et tenter de trouver une solution pour sauver la vie sur Terre. Ce film qui paraît n’être qu’une fiction apocalyptique a pourtant une certaine résonnance avec la réalité et éveille en nous une certaine angoisse face à un réalisme incontestable. Fin du monde, mais pas trop déprimante.

Cela ne fait pas de doute, le film a un caractère plutôt dramatique. La fatalité du choc auquel sont confrontés les personnages rend le cours des choses plutôt tragique dans la mesure ou ceux-ci sont déjà en train d’anticiper la fin de leur vie. Comme dans toutes les tragédies, ils vont essayer de lutter contre cette fatalité. Cependant, ce caractère pesant n’est pas très palpable dans le film, car il y a une volonté de la part du réalisateur de ne pas « déprimer » le public : parler pendant 2 heures d’apocalypse sur un ton grave peut vite devenir démoralisant. Le film est donc enduit d’une bonne couche d’ironie et d’humour à l’américaine, comme pour faire passer la pilule de la « fin du monde » plus facilement. Si on peut approuver cette perspective de ne pas vouloir déprimer les spectateurs, cela n’a pas pour autant été réalisé avec beaucoup de subtilité dans le film. L’humour paraît artificiel, inutile et détonne un peu trop avec l’ambiance générale du film à mon sens.

Une fiction surréaliste ?

Malgré le thème apocalyptique qui donne au film une ambiance très fictionnelle, un parallèle est tout de même à faire avec certaines problématiques réelles, et lorsque l’on s’en rend compte, cela devient évident. Ce parallèle serait sûrement apparu à mes yeux, si les acteurs étaient différents, mais ce lien est encore plus facile à faire si l’on fait attention au rôle de chaque acteur. Il faut noter qu’Adam McKay, le réalisateur, a misé sur beaucoup d’acteurs célèbres dans ce film. On a déjà comme protagoniste la remarquable Jennifer Lawrence qui incarne l’étudiante à l’origine de la découverte. On peut relever également la présence de deux actrices célèbres, Cate Blanchett et Meryl Streep. Mais c’est surtout la présence de Ariana Grande et de Scott Mescudi (le chanteur Kid Cudi), incarnant respectivement le rôle d’une chanteuse de pop et d’un dj populaire, qui nous mettent la puce à l’oreille. Tous les deux, en effet, jouent un rôle quasi similaire à ce qu’ils font dans la vraie vie. On comprend alors le rôle de Leonardo DiCaprio qui, en même temps que de jouer le professeur essayant en vain d’alerter la population d’une apocalypse, se fait l’écho du combat qu’il mène, lui aussi, dans la vraie vie.

Le rôle clé de DiCaprio

En effet, en tant que messager de la paix pour l’ONU, chargé d’alerter sur le réchauffement climatique, mais aussi par ses nombreux engagements écologiques et solidaires, Leonardo DiCaprio a été maintes et maintes fois confronté à la nécessité d’alarmer des décideurs politiques ainsi que le grand public, de la catastrophe écologique qui se dessine depuis plusieurs décennies. La plus grande désolation qu’il rencontre alors, et c’est ce qu’il décrit dans son documentaire « avant le déluge » (National Geographic), est l’absence de réaction à laquelle il est confronté. Ce n’est pas simplement un vide, une absence de réponse des décideurs mais parfois pire encore, des remises en cause mêmes de la vérité des faits dont il se porte messager, tant par des civils que par les politiques.

Dans la réalité comme dans le film, DiCaprio se retrouve tiraillé entre, d’un côté la science qui lui annonce l’arrivée un drame fatal, et de l’autre une population qui ne le prend pas au sérieux ou n’agit pas en retour. Ses propos semblent être sans échos sur la société alors qu’il ont pourtant la plus grande importance sur elle. Nous voilà face à la plus grande incompréhension du XXIème siècle : l’inaction face à un danger inévitable.

Une chose importante à noter est que ce parallèle n’est jamais explicité dans le film, ni à la fin ni au début ; c’est vraiment la seule présence de Dicaprio qui nous fait comprendre la résonnance avec les enjeux climatiques.

En résumé, un film qui peut paraître anodin aux premiers abords, mais qui relève d’une intention politique et sociale à laquelle on ne peut rester insensible. Les incitations faites à y reconnaître le réel nous tiennent en haleine tout au long du film qui, malgré son caractère fatal, nous laisse dubitatif quant à l’issue finale !

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